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Peindre, comment faire…

J’ai beau faire, tout m’intéresse !

Paul Valéry


Des matériaux modestes

Les matériaux que j’utilise sont des plus simples (charbons de bois, terres et pigments), des pratiques graphiques qui existent depuis la nuit des temps. Durant mes périodes de peinture à l’huile, il flotte dans l’atelier un parfum boisé de térébenthine issue de résine de pins maritimes, une note d’huile de lin. J’éprouve le besoin de retrouver d’autres médiums comme l’acrylique ou la gouache. Radicalement différentes de l’huile, elles donnent la possibilité d’utiliser des matériaux secs, d’une manière débridée, comme les techniques mixtes, les collages, et d’intégrer le dessin direct réalisé aux crayons de graphite ou de couleur.


Vent d’Autan, 2008, 2022,

Encre de chine et aquarelle 25x32,5cm (9,8x12,6 in). ©François Ruisseau


Le dessin comme ressourcement

Les moments de dessin pur, ce sont d’emblée des senteurs de musc et de camphre, celles de l’encre de chine ; un retour aux sources, retrouver de belles feuilles fabriquées à la forme, nacrées. Le geste doit être différent, plus direct, sans hésitation. Les dessins à l’encre me permettent de rendre à la lumière et au beau papier, des scènes mémorisées qui apparaissent en images spontanées. Ces dessins, qui tiennent de la calligraphie libre, me servent souvent de point de départ à des peintures, parfois des années plus tard. Et l’aquarelle… c’est pour les jours de pluie !




Marins sur une chaloupe, 2019,

Dessin à l'encre de chine sur papier gravure, 25x38cm (9,8x15 in). ©François Ruisseau



Nu à la tapisserie, 2005,

Dessin à l'encre de chine sur papier, 50x65 cm (19,7x25,6 in). ©François Ruisseau



Série de croquis de chiens, 2010,

Dessins à l’encre de chine sur papier, sur feuilles format 50x65 cm (19,7x25,6 in). ©François Ruisseau

Croquis rapides : chiens, peros, peritos and dogs !





"Guapita" la chienne de la maison (Pérou), 1979,

Crayon graphique sur papier, page de carnet, 10,5x17,5cm (4,1x6,9 in). ©François Ruisseau

La petite chienne était devenue fidèle. Elle avait compris qu'avec ces gringos, elle pourrait manger à sa faim.




Chien à la lune, 2005,

Dessin à l’encre de chine sur papier, 27x35cm (10,6x13,8 in). ©François Ruisseau

Un soir, le chien qui vivait avec nous observait la lune,

je sentis son étonnement amusé quand il vit que je la contemplais aussi.



La sculpture : l’intemporel et l’âge de bronze

Je fabrique parfois des objets peints ou décorés. J’apprécie cette alternance d’activités liées au volume, un terrain de jeu comme les Je-vois-tout, sortes de masques donnant la faculté de voir tout. J’ai l’impression que les sculptures de bronzes sont des messagers naturels du temps, s’inscrivant dans une transmission des savoirs du néolithique vers la civilisation du feu et du bronze. Dans cet héritage, j’ai édité une série de sculptures, des bronzes de petite taille, des "instants saisis", pour rappeler qu’il existait des animaux (chiens, renards, loups, serpents), des oiseaux sur les arbres et parfois sous ces arbres des humains venant s’embrasser. La réalisation de sculptures en bronze est particulièrement excitante, c’est un long processus réunissant de beaux métiers d’art : concevoir, réaliser la sculpture, puis accompagner l’ensemble de la fabrication chez un fondeur, de l’étape des moules, puis la fournaise ardente de Vulcain, jusqu’à la patine choisie.





Dans l’atelier du fondeur : Tirage d’une série de sculptures (Île, arbres, couple et chien, 2006)

encore dans leur aspect de bronze doré, attendant l’étape de la patine. Photo F. Ruisseau





Je vois tout I, 2007, masque à pouvoirs,

Assemblage de matériaux divers de récupération, 35x31x10 cm (13,8x12,2x3,9 in),

collection privée, Paris. ©François Ruisseau






Je vois tout IV, 2017, masque à pouvoirs,

Assemblage de matériaux divers de récupération, 34x30x8 cm (13,4x11,8x3,1 in),

collection privée, Normandie. ©François Ruisseau





Bougeoir, 1996, métal gravé à l’eau forte et bakélite, 12x11x11cm (4,7x4,3x4,3 in),

collection privée, Paris. ©François Ruisseau





Peindre en milieu toxique

Dans les années 80 j’avais expérimenté toutes sortes de peintures, dont certaines particulièrement nocives. Heureusement la révolution écoresponsable est en marche !

J’ai encore en mémoire cette odeur de solvants benzéniques malgré toutes les protections d’air pulsé.


Rencontre improbable de la mule et de l'astronaute , 1984 (dans l'atelier)

"La chola chante une zamacuéca du Chili, en pinçant sur sa diguhela une sorte d'accompagnement qui semble le dandinement monotone d'une mule au trot." Extrait de Pierre Loti (1850-1923) in Mon frère Yves (1883)


Sur ce sujet dont on parle peu : voici en lien, un article du site de l’association « Médecine des arts ».




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